Conscients
des mutations de la ville contemporaine, nous voulons participer aux débats
qu’elle suscite et devenir nous-mêmes des acteurs motivés de ces changements.
Dans le cadre de nos études et par nos expériences, nous avons acquis des
compétences et des outils qui nous permettent de mieux appréhender la ville.
Nos séjours universitaires et professionnels respectifs sur Marseille (la plus
belle ville de France) ou Barcelone (la plus belle ville d’Europe) sont là pour
témoigner de cette envie commune de “re-gagner” Grenoble tôt ou tard avec
pour seul objectif d’être et de faire pour les autres. Cet “architect act”
tient donc autant d’une logique de poursuite universitaire que d’un désir
d’engagement réellement citoyen et humaniste à s’investir dans
l’existence commune.
De soi dans l’action…
Nous
sommes de “jeunes architectes” qui aimons l'éclectisme ludique et les objets
architecturaux réactifs. Nous aimons faire de l'architecture optimiste,
sérieuse, exubérante, sensuelle, faite de moments d‛intersubjectivité, conçue à
partir de sentiments, souvenirs, de la topographie et d‛images moins en rapport
avec l'architecture qu'avec l‛art, la nature et la culture populaire où il est
avant tout question de plaisir, de gagner notre quotidien. On l’aura compris,
le spleen n’est pas notre lieu.
Certains
s’autorisent encore le fameux geste d’architecte, d’autres la rétention jusqu’à
l’insignifiant. A ceux-ci, nous préférons la tentation de la justesse. Il n’y a
lieu de parler ni de mode ni de style. Nous revendiquons le fait de produire du
sens, c'est-à-dire évacuer le superflu pour ne garder que l’essence des choses.
A la mesure de nos petits projets nous ne cessons de proposer une architecture
qui fabrique la ville comme célébration de ce qui est commun et non pas de ce
qui nous sépare. En architecture, la question urbaine est un minimum requis.
Alors
, cinq siècle après Galilée et la découverte de notre monde clos, entre
l’étalement de la maison individuelle, même à 100 000 Euros et le
dynamitage des grands ensembles collectifs, en passant par les PLU mous du
périurbain, que faire ? Le HQE est-il suffisant pour consacrer
l’intégration y compris sociale de tout bâtiment ?
A
l’heure des grands choix urbains, en tant qu’architectes d’Etat, notre
engagement ne peut se concevoir que dans la perspective folle et romantique de
la mise en danger professionnelle dans l’aventure républicaine et sa
devise ; liberté, égalité, fraternité et sa variante contemporaine ;
citoyenneté, mixité et densité.
Aussi
pour cette devise républicaine, nous sommes prêts à :
Ne
jamais oublier les principes architecturaux archaïques mais toujours valide
suivants ; l’abri vis-à-vis de la nature et la mise en relation avec les
autres ; mettre notre sincérité au service des autres ; dialoguer avec
toutes les partie prenantes sur les stratégies propres à révéler la
capacité de l’architecture à concrétiser les intentions
éthiques et écologiques de notre société. (le microcosme architectural ne
nous intéresse pas). A respecter la diversité culturelle en requalifiant
le paysage, en fabriquant du sens, du populaire non pas de l’ordre, de la
composition, de la rationalité. A refuser le consensus mou, le conformisme,
quitte à être politiquement incorrect pour être socialement et culturellement
juste. A s’autolimiter en orientant nos choix technologiques et
architecturaux en cohérence avec l'avenir, les besoins du présent
et les potentialités existantes – et enfin à mettre en cohérence nos pratiques
professionnelles et nos comportements individuels.
Boris
Paul, Eric Seguin
|